15 déc. 2011

L'argent ne fait pas le vainqueur

Gueulante, nom féminin : Colère, protestation. Ex.: Pousser une gueulante.

Oui, cette fois-ci, j'ai bien envie de pousser une gueulante. 
Un peu de contexte, d'abord. Le 6 décembre dernier, notre Rugbyrama national (et, on remarquera, de moins en moins "sudiste" et c'est tant mieux) publie son Tour du Midol hebdomadaire. Le Journaliste Nicolas Zanardi déclare à propos du club Auvergnat :
"La force d'un effectif richissime que le CO ne peut qu'admirer. Ou quand la différence entre deux équipes se situe non pas au niveau du XV majeur potentiel, mais des joueurs en réserve. Et donc, du budget. On y revient toujours..."
 Ce à quoi j'ai répondu dans les commentaires par :
"Monsieur Zanardi,
Concernant votre dernière ligne : il n'y a pas que le budget. Mais aussi la politique du centre de formation. Les Buttin, Bardy, Domingo, Floch, Lapandry et j'en passe n'ont pas été "acheté" mais ont été formé en tant que jeune au club.

Et concernant la richesse de certains clubs, on sait parfaitement qu'elle est liée en partie au sportif. C'est logique, plus une équipe enchaîne les performances, plus les sponsors se proposent pour en profiter. Il y a aussi la manière de gérer son budget... En Auvergne, c'est un sujet que l'on connait bien ! ;-)"
En effet, je commence à en avoir ras la casquette de voir ces commentaires ici ou là, venant tout autant de journalistes que d'éditorialistes ou de certains amateurs de rugby sur une supposée réussite sur le terrain d'équipes grâce à la forme financière de leur club uniquement. Je dis stop. A un m'ment donné, comme dirait l'autre, il faut arrêter de penser que l'argent règne sans partage dans notre sport.

Comme je le dis brièvement dans ma réponse à ce journaliste, et sauf  tout le respect que je lui dois, il faut prendre en considération les efforts de certains clubs (comme l'ASM, mais pas seulement) d'avoir anticipé ces questions pécuniaires en se dotant notamment d'un centre de formation performant et envié. En ce qui concerne l'ASM, il a été créé en 2002. Et l'une des forces de notre club, c'est d'intégrer les meilleurs éléments de son centre de formation dans l'équipe pro au lieu de les laisser filer dans d'autres clubs.

Parce que le club les paye bien, vous allez me dire. Sûrement (encore que), mais pas seulement. Les bonnes performances de l'équipe 1 (on y revient toujours), la culture et l'identité propre et attachante au club et à la région qui leur est inculquée leur donnent aussi envie, je crois, de montrer qu'ils peuvent, eux aussi, apporter quelque chose cette l'équipe première.

Par ailleurs, je vous en prie, ne soyons pas naïfs. Il faut arrêter de condamner la richesse de certains clubs de rugby. Alors bien sûr, cela est très Français, on n'aime pas la richesse, on n'aime pas ce(ux) qui a (ont) de l'argent. Mais ceci est un autre débat, idéologique, sur lequel je ne m'engagerai pas ici car ce n'est pas l'endroit. Pourquoi arrêter de la condamner ? 

1/ Comme je le disais dans mon commentaire sur Rugbyrama, il parait logique que lorsque une équipe est performante, qu'elle gagne des titres, qu'elle est médiatique, qu'elle est actrice du développement de sa ville et/ou de sa région, et bien qu'elle attire tout simplement de plus en plus d'investisseurs, en l'occurence des sponsors. D'une, elle va pas non plus cracher dessus. De deux, c'est tant mieux car...

2/ Cela crée un cercle vertueux : grâce à cet argent, les clubs peuvent investir dans des infrastructures, des joueurs, des évènements qui les rendent plus stables, plus pérennes et, au final, plus performantes sur le terrain. Mais tout part du pré, la vérité du terrain est la seule qui compte au moment de faire les comptes car si l'équipe enchaîne les mauvais résultats, les rentrées d'argent se feront plus timides au bout d'un moment.

3/ Arrêtons cette croyance populaire selon laquelle les clubs ne vivent que pour ses sponsors. Exemple, ce commentaire concernant le même article : "Les clubs aujourd'hui, plus que de représenter une région, défendent des intérêts privés, ceux des grands sponsors (Michelin, EADS, Afflelou ou autres)".  Venez en Amérique du Nord, les gens, et vous verrez ! Ici (je rappelle que je suis à Toronto), les équipes de sport appartiennent carrément à 100% des entreprises ! Par exemple, l'entreprise qui m'embauche, Rogers Media, possède l'équipe de Baseball de la ville, les Blue Jays et vient d'acheter cette semaine le club de Hockey, les Maple Leafs ! On est loin de cela en France, alors arrêtons de nous plaindre. Car ainsi, on a même vu certaines équipes américaines, comme les Atlanta Flames, se faire racheter par une entreprise d'un autre état ou du Canada et devoir ainsi... déménager ! Aujourd'hui, les Atlanta Flames sont devenus les Calgary Flames (Calgary est la capitale de la province canadienne de l'Alberta). Non mais vous imaginez un seul instant que l'ASM déménage à Sochaux parce qu'elle se fait rachetée par PSA Peugoet Citroën ?!

Pour m'être entretenu longuement avec Jacques Pineau (Directeur Général de l'ASM Clemornt Auvergne), je sais que cela a été une très forte volonté au début des années 2000, portée par François Michelin, que le club deviennent complètement indépendant par rapport à la Manufacture.

Rugbystiquement,

2 commentaires:

  1. Entièrement d'accord avec vous
    c'est d'abord le fruit du travail de formation de l'ASM ainsi que de la bonne gestion financière du club par les dirigeants
    On va bientot comparer certains clubs du Top 14 de Rugby au PSG des Qatariens !!

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  2. Merci de votre commentaire, "Top 14 Rugby" !

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